En fait il s'agit d'un processus au terme duquel on fait retomber sur" une personne" le tort des autres et très souvent il s'agit d'une cible innocente sur laquelle le groupe social s'acharne pour s'exonérer de sa propre faute et masquer son échec ou son incompétence.
L'injustice est à la base de cette" élection" et peut toucher un peuple, une ethnie, une société, une famille.
Ce rite "sacrificiel" est donc une violence ponctuelle et légale avec pour mission de régler les pulsions mauvaises sur une victime indifférente ou marginale, ce qui implique une solidarité du groupe avec toutefois un effet inattendu, celui de transformer la victime en sauveur puisqu'elle joue le rôle de fusible d'exutoire et qu'elle apporte une paix retrouvée.
Dans le lévitique déjà, Dieu demande à Moïse de faire porter les péchés d'Israël par un bouc abandonné dans le désert d'Azazel.
Etrangement en grec, l'on parle de "pharmacos" à la fois poison et remède.
L'évolution a permis le passage du sacrifice humain au sacrifice symbolique qui dans tous les cas de figure libère la société.
Le philosophe R. Girard parle lui du désir mimétique(imitation du désir de l'autre)mais il faut toutefois tenir compte d'autres facteurs, la jalousie, le préjugé social, la perception d'un danger le besoin d'auto préservation, le rejet de la singularité de l'autre, le désir de maintenir un sentiment de moralité en rejetant sur l'autre le négatif, et enfin la volonté de conserver le pouvoir.
L'on peut se demander pourquoi la persistance de cet espèce de rituel dans la psychologie sociale.
La réponse est que peut-être ce mystérieux mécanisme à l'origine sacrificiel et ritualisé, permet à des sociétés enclines à l'autodestruction de vivre alors qu'elles devraient disparaître , également de les libérer en les ressoudant autour d'une paix retrouvée face à l'hémorragie de la violence.
SOLON