Cette question en appelle une autre: pouvons-nous vivre sans illusions?
Du latin illudere(se jouer de - se moquer de) en philosophie on définit l'illusion comme une croyance ou une opinion fausse abusant l'esprit par son caractère séduisant et fondée sur la réalisation d'un désir qui en constitue le mot clef.
Kant dans l'anthropologie du point de vue pragmatique, parle du leurre qui subsiste même quand on sait que l'objet supposé n'existe pas.
Nietzsche d'ajouter: la vie a besoin d'illusions, des non vérités tenues pour vraies
Déjà par le passé, Platon proposait que l'âme humaine s'arrache à la caverne des illusions,et Pascal de parler de maîtresse de la fausseté.
Marx et Freud insisterons lourdement sur l'illusion religieuse.
Une définition pertinente celle d'Althusser " Seule une conception illusoire de l'humanité a pu imaginer une humanité sans illusions"
Notons que l'illusion est positive car si l'erreur est privation de connaissances, l'illusion par contre est porteuse de croyances, d'imagination, et de subjectivité, et ComteSponville va même jusqu'à parler de subjectivité désirante.
Dangereuses les illusions? Oui si elles conduisant au délire ou nous amènent à soumettre le monde à nos fantasmes, dès lors elle peuvent devenir régressives ou infantilisantes.
Tout au contraire, elles permettent parfois une critique de la réalité et même nous rendre l'espoir mais à quel prix?
Une question capitale: la conscience de soi est-elle une illusion de soi?
Peut-on s'en passer sans rupture de l'équilibre psychologique?
L'illusion en fin de compte a-t-elle la fonction d'envelopper le moi d'un voile qui le protège de l'angoisse existentielle?
La problématique est complexe.
Nous nous satisferons de la définition suivante: L'illusion propre au désir est la satisfaction imaginaire du désir qui refuse d'être réfuté.
SOLON.
,